Casier judiciaire taxi : impact et démarches

25/11/2025
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Besoin d'effacer votre casier judiciaire rapidement ?

Vous envisagez de devenir chauffeur de taxi ou VTC, ou vous exercez déjà cette profession, mais une interrogation pèse sur votre avenir : vos antécédents judiciaires peuvent-ils constituer un obstacle infranchissable ? La réponse est claire : l'exercice de la profession de conducteur de transport public particulier de personnes est strictement réglementé et la condition d'honorabilité, vérifiée via le casier judiciaire, est un pilier de l'accès et du maintien de votre carte professionnelle. Loin d'être une fatalité, une mention sur votre casier judiciaire peut cependant être gérée, à condition d'anticiper et d'agir correctement. Ce guide complet vous détaille l'impact de votre dossier pénal et les démarches à entreprendre pour protéger votre carrière.

  1. Le casier judiciaire comporte trois bulletins : B1 (complet, accès judiciaire), B2 (utilisé par la préfecture pour la carte professionnelle) et B3 (extrait personnel demandable) — c'est le B2 qui détermine l'honorabilité pour taxi/VTC.
  2. Certaines condamnations listées à l'art. R3120‑8 (délits routiers graves, conduite sans droit, peines ≥6 mois pour vols, violences, infractions aux stupéfiants, etc.) entraînent quasi‑systématiquement le refus ou le retrait de la carte professionnelle.
  3. Commencez par demander gratuitement votre bulletin n°3 en ligne : s'il contient une mention, votre B2 n'est pas vierge ; s'il est vierge, cela reste un indicateur mais n'exclut pas des mentions sur le B2.
  4. Anticipez : demandez l'effacement du B2 auprès du Procureur avant de déposer votre dossier (dossier complet, preuves de réinsertion, délais 4–12 mois), ou, si vous êtes jugé, sollicitez la non‑inscription au B2 au motif de la sauvegarde de l'emploi.
  5. En cas de refus de la préfecture, engagez d'abord des recours gracieux/hiérarchiques puis, si besoin, un recours contentieux devant le tribunal administratif (possibilité de référé‑suspension) — l'assistance d'un avocat spécialisé est vivement conseillée.

Comprendre le casier judiciaire et son rôle pour les chauffeurs

Avant toute chose, il est essentiel de comprendre de quoi l'on parle. Le casier judiciaire n'est pas un document unique mais se divise en trois bulletins distincts, chacun ayant un usage et un niveau de confidentialité propres.

  • Le bulletin n°1 (B1) : C'est le relevé le plus complet. Il contient l'ensemble des condamnations et décisions de justice vous concernant, y compris les peines purgées, les compositions pénales ou les travaux d'intérêt général. Seules les autorités judiciaires peuvent y avoir accès.
  • Le bulletin n°2 (B2) : C'est le document clé pour votre profession. Il est consulté par certaines administrations pour l'accès à des emplois sensibles ou réglementés, ce qui est précisément le cas pour les chauffeurs de taxi et VTC. Il comporte la plupart des condamnations pour crimes et délits, à l'exception de certaines décisions (condamnations avec sursis considérées comme non avenues, contraventions, etc.). La préfecture le consultera systématiquement lors de votre demande de carte professionnelle.
  • Le bulletin n°3 (B3) : C'est l'extrait le plus restreint, ne mentionnant que les condamnations les plus graves (peines de prison ferme de plus de 2 ans sans sursis, interdictions, déchéances ou incapacités en cours d'exécution). C'est le seul bulletin que vous pouvez demander à titre personnel.

Pour la profession de chauffeur de taxi ou VTC, la "condition d'honorabilité" est non négociable. L'administration ne se contente pas de vérifier que vous possédez le permis de conduire et une aptitude médicale ; elle s'assure que votre passé pénal est compatible avec la sécurité des passagers que vous transporterez. C'est le bulletin n°2 qui sert de juge de paix.

Les condamnations qui ferment la porte à la profession de taxi/VTC

Le Code des transports, et plus spécifiquement son article R3120-8, dresse une liste précise des mentions au bulletin n°2 qui sont rédhibitoires. Si l'une des condamnations suivantes y figure, l'obtention ou le maintien de votre carte professionnelle est directement compromis.

  1. Une condamnation définitive pour un délit routier grave : Il s'agit de tout délit sanctionné par une réduction de la moitié du nombre maximal de points du permis de conduire. Cela inclut notamment :
    • La conduite en état d'ivresse manifeste ou avec un taux d'alcool délictuel.
    • La conduite après avoir fait usage de stupéfiants.
    • Le refus d'obtempérer aggravé.
    • Le délit de fuite.
    • Les grands excès de vitesse (supérieurs à 50 km/h) en récidive.
  2. Une condamnation pour conduite sans droit :
    • Conduite sans être titulaire du permis de conduire correspondant à la catégorie du véhicule.
    • Conduite malgré une annulation ou une suspension du permis de conduire.
    • Refus de restituer son permis après une invalidation (solde de points nul) ou une annulation.
  3. Une condamnation pour des crimes ou délits de droit commun : Toute condamnation prononcée par une juridiction française ou étrangère à une peine criminelle ou à une peine correctionnelle d'au moins six mois d'emprisonnement pour :
    • Vol, escroquerie, abus de confiance.
    • Atteinte volontaire à l'intégrité de la personne (violences).
    • Agression sexuelle.
    • Trafic d'armes.
    • Extorsion de fonds.
    • Infraction à la législation sur les stupéfiants.

Vérification systématique et sans exception

Il est crucial de comprendre que cette vérification n'est pas laissée à la discrétion de l'agent de préfecture. Si une condamnation listée ci-dessus apparaît sur votre B2, le refus de délivrance de la carte professionnelle est quasi automatique. Pour un professionnel déjà en activité, la survenance d'une telle condamnation entraîne quasi systématiquement une procédure de retrait de la carte par la commission locale des transports publics particuliers de personnes (T3P).

Chauffeur de taxi regardant son smartphone

La procédure administrative de vérification

Que vous soyez un candidat à la profession ou un chauffeur expérimenté, vous serez confronté aux mêmes exigences administratives. Aujourd'hui, la plupart des démarches, de la demande de carte au renouvellement de documents, s'effectuent par voie dématérialisée sur les plateformes dédiées des préfectures.

Lors de votre demande initiale de carte professionnelle, le service instructeur de la préfecture procède à une enquête administrative complète. Celle-ci inclut :

  • La vérification de votre aptitude médicale (via un médecin agréé).
  • La validité de votre permis de conduire.
  • La réussite à l'examen de capacité professionnelle.
  • Et, bien sûr, la consultation de votre bulletin n°2 du casier judiciaire.

Pour les chauffeurs en exercice, des contrôles périodiques sont effectués. De plus, vous êtes soumis à des obligations continues, comme la formation continue obligatoire tous les 5 ans (14 heures) et le maintien d'une visite médicale à jour. Toute nouvelle condamnation inscrite au B2 peut être portée à la connaissance de la préfecture et déclencher une procédure de retrait de votre autorisation d'exercer.

Les démarches pour obtenir et "nettoyer" son casier judiciaire

Face à ce constat, l'inaction n'est pas une option. Des solutions juridiques existent pour anticiper les difficultés ou y remédier. La stratégie à adopter dépendra de votre situation : êtes-vous en amont de votre projet professionnel ou déjà confronté à une procédure judiciaire ?

Obtenir son bulletin n°3 pour une première vérification

La première étape, simple et gratuite, est de demander un extrait de votre bulletin n°3. Vous pouvez le faire en ligne via le site du Casier Judiciaire National. Bien qu'il ne s'agisse pas du B2, ce document est un excellent indicateur.

  • Si votre B3 est vierge : C'est une bonne nouvelle, mais cela ne garantit pas que votre B2 le soit également. Des délits moins graves peuvent y figurer.
  • Si votre B3 comporte une mention : Vous pouvez être certain que votre B2 n'est pas vierge et que la condamnation en question y figure, probablement accompagnée d'autres.

Cette démarche vous permet d'avoir une première idée de votre situation et d'envisager les étapes suivantes.

La demande d'effacement du bulletin n°2 : la solution proactive

Si vous savez qu'une condamnation passée risque de bloquer votre projet de devenir chauffeur, la démarche la plus efficace est la requête en effacement du bulletin n°2.

  • Quand la demander ? Impérativement avant de déposer votre dossier de demande de carte professionnelle. La procédure peut prendre plusieurs mois.
  • À qui s'adresser ? La demande doit être formulée par écrit et adressée au Procureur de la République du tribunal qui a prononcé la dernière condamnation.
  • Comment se déroule la procédure ? Une fois la requête déposée, le Parquet peut diligenter une enquête de moralité, souvent menée par les services de police ou de gendarmerie de votre lieu de résidence. Vous pourriez être convoqué pour une audition. La procédure s'achève par une audience à huis clos (en Chambre du conseil) où votre demande sera examinée.
  • Quels sont les délais ? Comptez entre 4 et 12 mois en moyenne. Attention, en cas de refus, vous devrez attendre un délai de six mois avant de pouvoir déposer une nouvelle requête.

Conseils d'expert pour une requête solide

Pour maximiser vos chances de succès, votre dossier doit être irréprochable. Ne vous contentez pas d'une simple lettre. Joignez-y tous les documents prouvant votre réinsertion et le sérieux de votre projet professionnel : promesse d'embauche, projet de création d'entreprise, attestations de stage, preuves du paiement des amendes et de l'indemnisation des victimes, témoignages de moralité, etc. L'assistance d'un avocat est fortement recommandée pour rédiger la requête et vous représenter lors de l'audience.

La non-inscription au B2 : anticiper lors du jugement

Cette solution s'adresse aux professionnels déjà en activité qui seraient convoqués devant la justice pour un nouveau délit (par exemple, un délit routier). Au moment même du jugement, que ce soit devant le tribunal correctionnel ou dans le cadre d'une Comparution sur Reconnaissance Préalable de Culpabilité (CRPC), il est possible de demander au juge que la condamnation à venir ne soit pas inscrite au bulletin n°2.

Cette demande doit être motivée par la nécessité impérieuse de préserver votre activité professionnelle. Il faut démontrer au magistrat que l'inscription de cette condamnation entraînerait la perte de votre emploi et aurait des conséquences disproportionnées. C'est une démarche cruciale qui, si elle est acceptée, vous sauve de la procédure de retrait de carte qui s'ensuivrait inévitablement.

Que faire en cas de refus de la carte professionnelle ?

Si vous n'avez pas pu anticiper et que la préfecture vous a notifié un refus de délivrance ou un retrait de votre carte professionnelle en raison d'une mention au casier judiciaire, tout n'est pas perdu, mais la bataille devient plus complexe.

Les recours administratifs

Vous pouvez d'abord contester la décision directement auprès de l'administration.

  • Le recours gracieux : Il s'agit d'un courrier adressé au Préfet qui a pris la décision, lui demandant de la reconsidérer.
  • Le recours hiérarchique : Si le recours gracieux échoue, vous pouvez vous adresser à l'autorité supérieure, en l'occurrence le Ministre de l'Intérieur.

Ces recours ont peu de chances d'aboutir si la mention au B2 est bien l'une de celles listées par le Code des transports, car l'administration n'a fait qu'appliquer la loi.

Le recours contentieux

La dernière voie est de saisir le tribunal administratif pour contester la légalité de la décision de la préfecture. Ce recours doit être déposé dans un délai de deux mois à compter de la notification de la décision. Il peut être accompagné d'une procédure d'urgence, le "référé-suspension", pour tenter d'obtenir la suspension de la décision en attendant le jugement sur le fond. Cette procédure est technique et l'assistance d'un avocat spécialisé en droit administratif et en droit routier est ici indispensable.

En conclusion, la profession de chauffeur de taxi ou VTC exige une exemplarité qui se traduit par une condition d'honorabilité stricte. Un casier judiciaire non vierge est un obstacle sérieux, mais rarement une impasse définitive. La clé du succès réside dans l'anticipation : engager une procédure d'effacement du bulletin n°2 bien avant de postuler, ou solliciter sa non-inscription lors d'un jugement, sont les démarches les plus sûres pour protéger votre projet professionnel. Pour chaque étape, une préparation minutieuse et, souvent, l'accompagnement d'un professionnel du droit, feront la différence entre la préservation de votre carrière et une catastrophe professionnelle.

Questions fréquentes sur le casier judiciaire des taxis et VTC

Quelles sont les condamnations qui m'empêchent de devenir chauffeur de taxi ?

Les condamnations rédhibitoires, inscrites au bulletin n°2 du casier, sont listées à l'article R3120-8 du Code des transports. Elles incluent principalement les délits routiers entraînant un retrait de 6 points (alcool, stupéfiants, grand excès de vitesse en récidive), la conduite sans permis valide, et les condamnations à 6 mois de prison ou plus pour des atteintes aux biens (vol, escroquerie) ou aux personnes (violences, agression sexuelle).

Comment savoir ce qui figure sur mon bulletin n°2 ?

Un particulier ne peut pas obtenir directement une copie de son bulletin n°2. La seule manière de connaître son contenu exact est de passer par une procédure judiciaire, comme la requête en effacement. Cependant, la demande de votre bulletin n°3 (en ligne et gratuit) vous donnera une première indication : s'il comporte une mention, votre B2 n'est assurément pas vierge.

La procédure d'effacement du casier judiciaire est-elle longue ?

Oui, il faut être patient. La procédure de demande d'effacement du bulletin n°2, de la dépose de la requête à l'audience devant la Chambre du conseil, peut durer de 4 à 12 mois selon les juridictions. C'est pourquoi il est crucial de l'anticiper bien avant de déposer un dossier de demande de carte professionnelle.

Un avocat est-il obligatoire pour demander l'effacement du B2 ?

Non, l'assistance d'un avocat n'est pas légalement obligatoire pour cette démarche. Cependant, elle est très fortement conseillée. Un avocat spécialisé saura constituer un dossier solide, rédiger la requête avec les arguments juridiques pertinents, et vous représenter efficacement lors de l'audience pour maximiser vos chances de succès.

Que se passe-t-il si je suis déjà chauffeur et que je suis condamné ?

Si vous êtes condamné pour l'une des infractions incompatibles avec la profession, cette information sera transmise à la préfecture. Vous risquez alors une procédure de retrait de votre carte professionnelle. La meilleure stratégie est d'agir en amont : lors de votre jugement, demandez, avec l'aide de votre avocat, la non-inscription de la condamnation au bulletin n°2 pour motif professionnel. C'est le moyen le plus direct de préserver votre droit d'exercer.

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Nous vous aidons à comprendre les démarches pour effacer votre casier judiciaire. Nos conseillers sont disponibles pour vous orienter vers l’avocat le mieux adapté à votre situation.

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