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Refus d'obtempérer casier judiciaire — guide pratique
Vous avez été accusé de refus d'obtempérer et une question vous hante : cette infraction va-t-elle laisser une trace indélébile sur votre casier judiciaire ? Cette inquiétude est légitime, car une telle mention peut fermer des portes professionnelles et compliquer votre avenir. Comprendre le lien entre ce délit et votre casier est la première étape pour protéger vos droits et envisager des solutions.
- Le refus d'obtempérer (art. L233‑1 du Code de la route) est un délit constitué si trois conditions sont réunies : un ordre d'arrêt clair, un agent identifiable et une volonté délibérée de ne pas obéir.
- Sanctions principales : jusqu'à 2 ans d'emprisonnement et 7 500 € d'amende, retrait de 6 points, suspension du permis jusqu'à 3 ans et confiscation du véhicule; les faits aggravés (mise en danger) peuvent entraîner jusqu'à 5 ans et 75 000 €.
- Inscription au casier : la condamnation définitive entraîne systématiquement une mention sur le bulletin n°1 et, dans la quasi‑majorité des cas, sur le bulletin n°2; elle n’apparaît sur le bulletin n°3 que pour les peines les plus lourdes (ex. prison ferme > 2 ans).
- Conséquences pratiques : obstacle à l'accès à de nombreux emplois réglementés (VTC, sécurité, fonctions sensibles), risque d'annulation/invalidation du permis, et augmentation ou résiliation de l'assurance automobile.
- Recours et prévention : agir immédiatement avec un avocat spécialisé (contester l'intention, relever les vices de procédure), demander au juge la non‑inscription au B2 si condamné, et, le cas échéant, solliciter une réhabilitation ou une requête d'effacement pour obtenir la radiation anticipée.
Qu'est-ce que le refus d'obtempérer ? Définition et cadre légal
Le refus d’obtempérer est un délit routier défini par l'article L233-1 du Code de la route. Il se caractérise par le fait, pour tout conducteur d'un véhicule, d'ignorer délibérément l'ordre de s'arrêter donné par un agent des forces de l'ordre (policier ou gendarme).
Ce n'est pas une simple infraction, mais un acte pénalement réprimé, car il peut créer une situation dangereuse pour les agents, les autres usagers de la route et le conducteur lui-même.
Les 3 conditions pour que le délit soit constitué
Pour qu'un refus d'obtempérer soit juridiquement reconnu, trois éléments doivent être réunis et prouvés :
- Un ordre de s'arrêter clair et sans équivoque : L'agent doit avoir manifesté sa volonté de vous faire arrêter par des gestes, des signaux sonores (sifflet) ou lumineux (gyrophare) qui ne prêtent pas à confusion.
- Un agent identifiable : Le fonctionnaire ou l'agent doit être clairement reconnaissable comme tel, notamment par le port de son uniforme ou de ses insignes extérieurs et apparents. Un ordre donné par une personne en civil dans un véhicule banalisé sans aucun signe distinctif peut être contesté.
- Une volonté délibérée de ne pas obéir : L'élément le plus important est l'intention. Il faut démontrer que le conducteur a eu conscience de l'ordre et a volontairement choisi de ne pas s'y soumettre pour échapper au contrôle. Une simple inattention ou une mauvaise compréhension de l'ordre ne constitue pas, en théorie, un refus d'obtempérer.
Ne pas confondre : délit de fuite et autres infractions
Il est essentiel de distinguer le refus d'obtempérer d'autres infractions proches mais juridiquement différentes :
- Le délit de fuite : Il survient après un accident de la route. Le conducteur impliqué quitte les lieux pour tenter d'échapper à ses responsabilités civiles ou pénales. Le refus d'obtempérer, lui, a lieu avant un éventuel contrôle, lorsque l'on refuse de s'arrêter. Les deux peuvent cependant se cumuler si un accident est provoqué durant la fuite consécutive au refus de s'arrêter.
- Le refus de se soumettre aux vérifications : Cette infraction (refus de souffler dans un éthylotest, refus d'un dépistage de stupéfiants) suppose que le conducteur s'est déjà arrêté et obtempéré à l'ordre initial. C'est le refus du contrôle lui-même qui est sanctionné.
Quelles sont les sanctions pour un refus d'obtempérer ?
La loi a durci les peines ces dernières années, considérant ce délit comme une atteinte grave à l'autorité de l'État et une source de danger public.
Les peines pour un refus d'obtempérer simple
Selon l'article L233-1 du Code de la route, le cas général est puni de peines principales et complémentaires sévères :
- 2 ans d'emprisonnement
- 7 500 € d'amende
- Un retrait de 6 points sur le permis de conduire
- Une suspension du permis de conduire pour une durée pouvant aller jusqu'à 3 ans
- Une peine de travail d'intérêt général ou des jours-amende
- La confiscation obligatoire du véhicule si le conducteur en est le propriétaire.
Le cas aggravé : la mise en danger d'autrui
Si, lors de votre fuite, vous avez exposé directement une autre personne à un risque de mort ou de blessures graves, les sanctions sont bien plus lourdes (article L233-1-1 du Code de la route) :
- 5 ans d'emprisonnement
- 75 000 € d'amende
- L'annulation du permis de conduire avec interdiction de le repasser pendant 5 ans au plus
- La confiscation d'un ou de plusieurs véhicules appartenant au condamné.
Le refus d'obtempérer est-il inscrit au casier judiciaire ?
La réponse est oui, en cas de condamnation définitive. Le refus d'obtempérer étant un délit, toute peine prononcée par un tribunal correctionnel (même une simple amende) entraîne une inscription au casier judiciaire national. Cette inscription n'est ni optionnelle ni automatique, elle est la conséquence légale de la condamnation.
Cependant, la visibilité de cette mention dépend du bulletin concerné.
Comprendre les 3 bulletins du casier judiciaire
Le casier judiciaire se divise en trois extraits, ou "bulletins", avec des niveaux d'accès différents :
- Le bulletin n°1 (B1) : C'est le relevé intégral de toutes les condamnations pénales, y compris les compositions pénales, les peines alternatives, etc. Il n'est accessible qu'aux autorités judiciaires et à personne d'autre.
- Le bulletin n°2 (B2) : C'est le plus important pour la vie professionnelle. Il comporte la plupart des condamnations pour crimes et délits, à l'exception de certaines décisions (condamnations avec sursis simple après un délai, contraventions, décisions concernant les mineurs...). Il est accessible à certaines administrations publiques et à certains employeurs privés pour des postes sensibles (sécurité, aéroportuaire, transport de personnes type VTC, fonction publique, contact avec des mineurs...).
- Le bulletin n°3 (B3) : C'est le seul extrait que vous pouvez demander à consulter. Il ne mentionne que les condamnations les plus graves : peines de prison ferme de plus de 2 ans, interdictions, déchéances ou incapacités en cours d'exécution.
Quelle mention apparaît et pour qui est-elle visible ?
Quelles sont les conséquences d'une inscription au casier judiciaire ?
Une mention pour refus d'obtempérer sur le bulletin n°2 peut devenir un obstacle majeur dans votre vie quotidienne et professionnelle.
L'impact sur la vie professionnelle
De nombreuses professions réglementées exigent un bulletin n°2 vierge. Une condamnation pour un délit routier comme le refus d'obtempérer peut donc entraîner :
- Le refus d'accès à certains emplois : chauffeur VTC, ambulancier, agent de sécurité privée, agent aéroportuaire, convoyeur de fonds, fonctionnaire (police, gendarmerie, douanes...).
- La perte d'un agrément ou d'une carte professionnelle : La préfecture peut décider de retirer un agrément existant suite à la consultation du B2.
- Des difficultés à passer certains concours de la fonction publique.

Les conséquences sur le permis de conduire et l'assurance
Au-delà des sanctions judiciaires directes (suspension, annulation), une condamnation pour refus d'obtempérer a d'autres effets :
- Pour les jeunes conducteurs : Le retrait de 6 points entraîne l'invalidation pure et simple du permis probatoire la première année.
- Pour les assurances : Votre assureur, informé du délit, peut décider d'augmenter considérablement votre prime (malus), d'ajouter des franchises, voire de résilier votre contrat pour "aggravation du risque". Retrouver une assurance à un tarif raisonnable peut alors devenir un parcours du combattant.
Comment agir pour éviter ou effacer cette mention ?
Heureusement, être poursuivi ne signifie pas être condamné, et une condamnation n'est pas toujours une fatalité. Plusieurs stratégies existent, à condition d'agir vite et de manière éclairée.
La défense pénale : la première étape cruciale
Le meilleur moyen d'éviter une inscription au casier est d'éviter une condamnation. Dès que vous êtes convoqué, l'assistance d'un avocat spécialisé en droit routier est primordiale. Il pourra analyser le dossier et soulever d'éventuels vices de procédure ou contester la réalité de l'infraction en se basant sur plusieurs axes :
- L'absence d'intention : Prouver que vous n'avez pas vu ou compris l'ordre (mauvaise visibilité, conditions de circulation, absence de gyrophare, agent peu visible...).
- La confusion ou la peur : Argumenter qu'un état de panique (notamment pour un jeune conducteur ou une femme seule la nuit) a pu altérer votre jugement, sans intention de vous soustraire au contrôle.
- Les vices de procédure : Vérifier la régularité du procès-verbal (PV), les conditions du contrôle, ou l'habilitation des agents verbalisateurs. Un dossier mal ficelé peut aboutir à une relaxe (non-condamnation).
Demander la non-inscription au bulletin n°2 du casier judiciaire
C'est une démarche essentielle et souvent méconnue. Au moment de l'audience, votre avocat peut formuler une demande officielle au juge pour que la condamnation, si elle est prononcée, ne soit pas inscrite au bulletin n°2.
Cette demande doit être solidement argumentée, en démontrant par exemple que l'inscription vous causerait un préjudice disproportionné, notamment en vous empêchant d'exercer votre profession. Si le juge accepte, la condamnation figurera bien sur le B1, mais le B2 restera vierge, préservant ainsi votre avenir professionnel.
La procédure d'effacement du casier judiciaire (requête en réhabilitation)
Si vous avez déjà été condamné et que la mention figure sur votre B2, tout n'est pas perdu. Il est possible de demander son effacement.
- La réhabilitation légale (automatique) : L'effacement se produit automatiquement après un certain délai sans nouvelle condamnation (par exemple, 5 ans pour une condamnation à une peine d'emprisonnement inférieure à un an).
- La requête en effacement (réhabilitation judiciaire) : Si vous ne pouvez pas attendre les délais de la réhabilitation automatique, vous pouvez déposer une requête auprès du Procureur de la République pour demander un effacement anticipé du B2. Cette démarche, complexe, nécessite de monter un dossier solide prouvant votre réinsertion et le besoin impérieux d'un casier vierge.
C'est sur ce point que l'accompagnement par des experts prend tout son sens. Forts de l'expérience de plus de 1000 casiers effacés à ce jour, nos avocats partenaires peuvent évaluer votre situation et vous guider dans ce processus en 3 étapes : évaluation de votre dossier, préparation de la requête, et suivi auprès des juridictions.
Face à une accusation de refus d'obtempérer, l'enjeu dépasse la simple amende ou le retrait de points. C'est votre casier judiciaire, et par extension votre avenir professionnel, qui est en jeu. Une condamnation laisse une trace visible pour de nombreux employeurs et administrations. Mais des solutions existent, de la contestation de l'infraction à la demande d'effacement de la mention. Être bien informé et accompagné par un avocat compétent est la clé pour naviguer dans cette procédure complexe et mettre toutes les chances de votre côté pour obtenir une seconde chance.
Un refus d'obtempérer est-il toujours inscrit au casier judiciaire ?
Non, uniquement en cas de condamnation pénale définitive prononcée par un tribunal. Si la procédure est classée sans suite, si vous êtes relaxé (déclaré non-coupable), ou si vous bénéficiez d'une alternative aux poursuites sans inscription (comme un rappel à la loi), aucune mention n'apparaîtra sur votre casier judiciaire.
Combien de temps une condamnation reste-t-elle sur le bulletin n°2 ?
La durée dépend de la nature de la peine. L'effacement peut être automatique (réhabilitation légale) après un certain délai sans nouvelle infraction (généralement 5 ans pour la plupart des délits). Toutefois, il est possible d'agir avant ce délai en déposant une requête en effacement auprès du Procureur de la République pour obtenir une suppression anticipée, une démarche que nos avocats partenaires maîtrisent parfaitement.
Puis-je consulter mon bulletin n°2 ?
Non, un particulier ne peut pas obtenir une copie de son bulletin n°2. Seules certaines administrations et employeurs habilités peuvent y accéder dans un cadre strictement défini par la loi. Vous ne pouvez demander et consulter que votre bulletin n°3, qui est beaucoup moins complet. Pour savoir ce que contient votre B2, il faut souvent passer par une procédure administrative (demande d'agrément VTC par exemple) qui donnera lieu à sa consultation.
L'aide d'un avocat est-elle obligatoire ?
Bien que non strictement obligatoire devant le tribunal correctionnel pour ce type de délit, l'assistance d'un avocat est fortement recommandée. Lui seul pourra accéder à votre dossier pénal avant l'audience, déceler les vices de procédure, préparer une défense solide et, surtout, formuler les demandes techniques cruciales comme la non-inscription au bulletin n°2. Tenter de se défendre seul face à une procédure aussi complexe et aux enjeux aussi élevés est un risque considérable.
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