Casier judiciaire et permis de chasse: guide complet

25/11/2025
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Besoin d'effacer votre casier judiciaire rapidement ?

Vous êtes passionné par la chasse et souhaitez obtenir ou renouveler votre permis ? Vous vous interrogez peut-être sur l'impact d'une ancienne condamnation sur vos démarches. Cette question est légitime, car l'obtention et la validation du permis de chasse sont soumises à des règles strictes de moralité et de sécurité. Loin d'être un simple document administratif, le permis vous confère le droit de détenir et de porter des armes. L'administration procède donc à une vérification approfondie de vos antécédents judiciaires pour s'assurer que vous ne représentez aucun danger pour vous-même ou pour autrui.

  1. Le bulletin n°2 (B2) est consulté automatiquement par la préfecture/OFB lors de la validation du permis de chasse : vous n’avez pas à fournir d’extrait vous‑même.
  2. Certaines condamnations inscrites au B2 entraînent un refus systématique (crimes et violences graves, trafics, infractions liées aux armes, peines de prison supérieures à 6 mois ferme, interdictions judiciaires, inscription au FINIADA, etc.) ; le TAJ est aussi consulté et peut rester une source d’informations même après effacement du B2.
  3. La création d’un compte SIA est obligatoire (depuis 08/02/2022) : un compte bloqué pour motif judiciaire empêche toute validation ou détention d’armes.
  4. Pour connaître sa situation : demandez votre B3 (indicateur), ou saisissez le Procureur du tribunal pour consulter/contester le contenu du B2 ; envisagez une requête en effacement ou la réhabilitation avec l’aide d’un avocat et vérifiez l’effacement éventuel du TAJ.
  5. En cas de refus ou retrait : obligation légale de dessaisissement des armes (souvent 3 mois), possibilité de recours gracieux puis contentieux auprès du tribunal administratif, et démarches d’effacement/recours pour restaurer le droit de chasser.

Contrairement à une idée reçue, il ne vous sera pas demandé de fournir vous-même un extrait de casier judiciaire. Cependant, les services de l'État consultent systématiquement le bulletin n°2 de votre casier. Comprendre quelles informations y figurent, quelles condamnations sont rédhibitoires et comment anticiper un éventuel refus est essentiel pour aborder votre demande sereinement. Ce guide complet vous explique tout ce que vous devez savoir sur les liens entre votre passé judiciaire et votre droit de chasser.

Le lien invisible : casier judiciaire et validation du permis de chasse

Pour pratiquer la chasse, la réussite à l'examen ne suffit pas. Vous devez ensuite faire valider votre permis, une étape durant laquelle l'administration effectue des contrôles de sécurité. C'est à ce moment que votre casier judiciaire entre en jeu.

Le bulletin n°2 : le document consulté par l'administration

Le casier judiciaire national se divise en trois bulletins distincts, chacun ayant un niveau de confidentialité et des destinataires différents :

  • Le bulletin n°1 (B1) : C'est le relevé intégral de toutes les condamnations. Il n'est accessible qu'aux autorités judiciaires.
  • Le bulletin n°2 (B2) : Il comporte la plupart des condamnations pour crimes et délits, à l'exception de certaines décisions (contraventions, condamnations avec sursis non révoqué après un certain délai, etc.). Il est communiqué à certaines administrations pour des motifs précis, comme une demande de permis de chasse, l'accès à un emploi public ou à une profession réglementée. Vous ne pouvez pas en obtenir une copie vous-même.
  • Le bulletin n°3 (B3) : C'est l'extrait le plus restreint, ne mentionnant que les condamnations les plus graves (peines de prison de plus de 2 ans sans sursis, interdictions, etc.). C'est le seul que vous pouvez demander et obtenir pour vos propres démarches.

Lors de votre demande de validation du permis de chasse, les services préfectoraux, en lien avec l'Office Français de la Biodiversité (OFB), interrogent directement le fichier national pour consulter votre bulletin n°2. Leur objectif est de s'assurer que vous ne tombez pas sous le coup d'une des "incapacités" ou "interdictions" prévues par la loi.

La déclaration sur l'honneur : un engagement de votre part

Au moment de la demande, il vous sera demandé de signer une déclaration sur l'honneur. Par ce document, vous attestez ne pas être dans l'une des situations pouvant empêcher la détention d'une arme et la pratique de la chasse. Il est crucial de remplir cette déclaration avec la plus grande sincérité. Une fausse déclaration est un délit passible de lourdes sanctions, incluant des peines de prison et des amendes, et entraînera bien évidemment le rejet immédiat de votre demande.

Les condamnations qui bloquent l'obtention du permis de chasse

La loi est très claire sur les infractions qui rendent une personne inapte à la pratique de la chasse. Ces incapacités visent à écarter les individus dont le comportement passé suggère un risque pour la sécurité publique. Les condamnations inscrites au B2 qui entraînent un refus systématique sont principalement listées dans le Code de l'environnement et le Code de la sécurité intérieure.

Voici une liste non exhaustive des principales condamnations qui vous empêcheront d'obtenir ou de conserver votre permis :

  • Crimes et violences graves :
    • Meurtre, assassinat, torture ou actes de barbarie.
    • Violences volontaires ayant entraîné la mort ou une infirmité permanente.
    • Viol, agressions sexuelles.
  • Infractions liées aux armes et stupéfiants :
    • Trafic de stupéfiants.
    • Menaces avec ordre de remplir une condition.
    • Participation à une association de malfaiteurs.
  • Peines spécifiques interdisant la détention d'armes :
    • Toute condamnation à une peine d'emprisonnement de plus de 6 mois ferme.
    • Une interdiction de détenir ou de porter une arme prononcée par un juge.
    • Une interdiction de séjour.
  • Infractions spécifiques à la chasse et à l'environnement :
    • Condamnation pour délit de braconnage.
    • Obstruction aux fonctions d'agents de police de la chasse ou de l'environnement.
  • Autres situations administratives :
    • Inscription au Fichier National des Interdits d'Acquisition et de Détention d'Armes (FINIADA).
    • Admission en soins psychiatriques sans consentement.
    • Mise sous un régime de protection judiciaire (tutelle).

Le cas des délits routiers

En règle générale, une condamnation pour un délit routier "simple" (conduite en état d'ivresse, grand excès de vitesse) n'est pas un obstacle direct à l'obtention du permis de chasse. Cependant, si le délit est accompagné de circonstances aggravantes comme un délit de fuite, un refus d'obtempérer avec mise en danger d'autrui, ou si le juge a prononcé une peine complémentaire d'interdiction de détenir une arme, la situation sera différente et pourra entraîner un refus.

La procédure en pratique et le rôle central du SIA

La procédure de validation a été modernisée avec la mise en place du Système d'Information sur les Armes (SIA). Cet outil numérique est désormais incontournable pour tout chasseur.

Création de votre compte SIA : une obligation

Depuis le 8 février 2022, tout chasseur doit obligatoirement créer un compte personnel dans le SIA pour acquérir ou conserver une arme. Ce système centralise toutes les informations relatives aux détenteurs d'armes et à leur droit de détention. Votre validation de permis de chasse est directement liée à ce compte. Si votre situation judiciaire ou administrative ne vous permet pas de détenir une arme, votre compte SIA sera bloqué, empêchant toute validation de permis. Il est impératif de créer ce compte dans les délais impartis par la réglementation pour rester en conformité.

Chasseur utilisant une tablette en pleine nature pour gérer son compte SIA"

Le contrôle automatisé par la préfecture

Une fois votre demande de validation déposée (généralement auprès de votre fédération de chasse), celle-ci est transmise à la préfecture. Les services de l'État procèdent alors à une enquête administrative qui inclut :

  1. La consultation du casier judiciaire (bulletin n°2).
  2. La consultation du Fichier de Traitement des Antécédents Judiciaires (TAJ).
  3. La vérification de votre non-inscription au FINIADA.

Ce processus est entièrement dématérialisé et interne à l'administration. Si aucune mention incompatible n'est trouvée, votre permis est validé. Dans le cas contraire, une procédure de refus est engagée.

Que faire en cas de condamnation ? Anticiper pour mieux agir

Comment connaître le contenu de son B2 ?

Comme il est impossible pour un particulier d'obtenir une copie de son bulletin n°2, la seule façon de connaître précisément son contenu est de s'adresser au Procureur de la République du tribunal qui a prononcé la dernière condamnation. Vous pouvez demander une "consultation de votre relevé intégral de casier judiciaire". Cette démarche est plus complexe que la simple demande d'un B3 en ligne mais elle est la seule qui vous donnera une vision complète.

Une première étape plus simple consiste à demander votre bulletin n°3. S'il contient une mention, il est certain que celle-ci figure aussi sur le B2. S'il est vierge, cela ne garantit pas que le B2 le soit également, mais c'est un premier indicateur positif.

Conseil d'expert : la proactivité est votre meilleure alliée

Si vous savez avoir été condamné par le passé, n'attendez pas de recevoir une lettre de refus de la préfecture. Engagez les démarches pour connaître précisément l'état de votre casier judiciaire. Cela vous permettra d'évaluer si une procédure d'effacement est envisageable. Accompagné par un avocat, vous pourrez monter un dossier solide pour présenter une requête en effacement et mettre toutes les chances de votre côté pour obtenir votre permis de chasse.

Conséquences d'un refus et recours possibles

Si la préfecture refuse de valider votre permis ou décide de le retirer suite à une condamnation, vous en serez notifié par courrier recommandé. Cette décision s'accompagne de conséquences importantes :

  • L'obligation de dessaisissement de vos armes : Vous disposez d'un délai légal (généralement 3 mois) pour vendre, céder ou faire neutraliser vos armes auprès d'un armurier ou d'un autre détenteur autorisé. Conserver des armes sans autorisation est un délit grave.
  • Les voies de recours : Vous pouvez contester cette décision. Deux options s'offrent à vous :
    1. Le recours gracieux : Adressé au préfet qui a pris la décision, pour lui demander de revoir sa position.
    2. Le recours contentieux : Déposé auprès du tribunal administratif pour faire annuler la décision si vous estimez qu'elle est illégale.

L'effacement du casier judiciaire : la solution pour retrouver son droit de chasser

La réhabilitation légale (effacement automatique)

Après un certain délai sans nouvelle condamnation, certaines mentions du bulletin n°2 sont effacées automatiquement. Ce délai varie selon la nature de la peine (par exemple, 5 ans pour une peine d'emprisonnement d'un an maximum). Cependant, pour des condamnations plus lourdes, ces délais peuvent être très longs, voire inexistants.

La requête en effacement du bulletin n°2

Si vous ne pouvez pas attendre l'effacement automatique, il est possible d'engager une procédure active : la requête en effacement du bulletin n°2. Cette demande doit être adressée au Procureur de la République. Pour avoir une chance d'aboutir, votre dossier doit être solide et démontrer :

  • Que vous avez réglé toutes vos obligations financières liées à votre condamnation (amendes, dommages et intérêts).
  • Que votre comportement est irréprochable depuis les faits.
  • Que l'effacement de cette mention est nécessaire pour un projet légitime (comme l'obtention du permis de chasse pour des raisons de loisir, de tradition familiale ou professionnelles).

Cette démarche technique et juridique gagne à être menée avec l'aide d'un avocat. Il saura argumenter en votre faveur et présenter les pièces justificatives qui convaincront le tribunal du sérieux de votre réinsertion.

Attention à ne pas confondre B2 et TAJ

Même si votre B2 est effacé, des informations peuvent subsister dans le Fichier de Traitement des Antécédents Judiciaires (TAJ). L'administration consulte également ce fichier. Une procédure d'effacement du TAJ peut donc être nécessaire en complément pour "nettoyer" complètement votre situation et éviter tout blocage administratif.

Le chemin vers l'obtention ou la conservation du permis de chasse peut sembler complexe lorsque des antécédents judiciaires existent. La clé réside dans l'information et l'anticipation. L'administration ne cherche pas à vous sanctionner une seconde fois, mais à garantir la sécurité de tous. En comprenant les règles, en vérifiant votre situation et en engageant, si nécessaire, les démarches pour régulariser votre casier judiciaire, vous mettez toutes les chances de votre côté pour pouvoir vous adonner à votre passion en toute légalité et sérénité.

FAQ : Casier Judiciaire et Permis de Chasse

Dois-je fournir un extrait de casier judiciaire pour mon permis de chasse ?

Non, vous n'avez aucun document de ce type à fournir. La procédure est interne à l'administration. Les services de la préfecture se chargent de consulter directement votre bulletin n°2 (B2) via le système national automatisé lors de l'instruction de votre demande de validation du permis.

Une condamnation ancienne pour conduite en état d'ivresse peut-elle bloquer mon permis ?

En principe, un délit routier "classique" n'est pas une cause d'incapacité légale à la détention d'armes. Cependant, si le délit était accompagné de circonstances aggravantes (mise en danger d'autrui, récidive, usage d'une arme) ou si le juge a prononcé une interdiction de détenir une arme comme peine complémentaire, cela entraînera un refus.

Combien de temps après une condamnation puis-je espérer obtenir mon permis ?

Il n'y a pas de réponse unique. Tout dépend de la réhabilitation légale (l'effacement automatique du B2), dont les délais varient de 3 à 10 ans, voire plus, selon la peine. Une alternative est d'engager une procédure d'effacement anticipé du B2. Si la requête est acceptée par le tribunal, vous pouvez faire votre demande de permis dès que la mention est effacée, sans attendre le délai légal.

Mon permis a été retiré, que dois-je faire de mes armes de chasse ?

Vous avez l'obligation légale de vous en dessaisir. La notification de retrait du permis vous précisera le délai (généralement 3 mois) pour le faire. Vous pouvez les vendre à une personne autorisée (autre chasseur, tireur sportif), les céder à un armurier, ou les faire neutraliser (rendre définitivement inaptes au tir). Conserver des armes sans autorisation valide est un délit sévèrement puni.

Puis-je chasser si mon conjoint, qui vit avec moi, a un casier judiciaire ?

Oui, l'évaluation du casier judiciaire est strictement personnelle. Le casier de votre conjoint n'a pas d'impact sur votre propre droit à obtenir le permis de chasse. Cependant, la réglementation est très stricte sur la conservation des armes à domicile. Vous devez vous assurer que vos armes et munitions sont stockées dans un coffre-fort ou une armoire forte pour que personne d'autre, et notamment une personne non autorisée à détenir des armes, ne puisse y avoir accès.

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Nous vous aidons à comprendre les démarches pour effacer votre casier judiciaire. Nos conseillers sont disponibles pour vous orienter vers l’avocat le mieux adapté à votre situation.

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