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Casier judiciaire assurance voiture : guide complet
Une condamnation pénale peut-elle vous empêcher de souscrire une assurance auto ou faire exploser le montant de vos cotisations ? C'est une question angoissante pour de nombreux conducteurs ayant commis une infraction grave. La réponse est complexe : si un casier judiciaire n'est pas un obstacle insurmontable, il a des conséquences directes et souvent coûteuses sur votre relation avec les assureurs. Comprendre le lien entre vos antécédents judiciaires et votre contrat d'assurance est la première étape pour naviguer dans cette situation délicate et trouver des solutions adaptées.
- Le casier judiciaire comprend trois bulletins (B1 réservé aux autorités, B2 contenant la plupart des délits et consultable par certaines administrations, B3 accessible au justiciable) ; un assureur ne peut jamais en demander la consultation mais interroge l'assuré lors de la souscription.
- Seuls les délits routiers (conduite sans assurance, alcool ou stupéfiants, délit de fuite, refus d'obtempérer, conduite malgré suspension/annulation, blessures/homicide involontaire, grand excès de vitesse récidiviste) sont inscrits ; les contraventions (points, petits excès de vitesse) n’apparaissent pas.
- Vous devez déclarer toute condamnation constituant une aggravation du risque (questions à la souscription et information sous 15 jours en cas de changement) ; une fausse déclaration peut entraîner la nullité du contrat, une omission non intentionnelle la réduction de l’indemnité, et/ou la résiliation.
- Les conséquences pratiques comprennent une surprime (parfois double ou triple), le refus de souscription, la résiliation et l’inscription au fichier AGIRA ; l’impact dépend de la nature de l’infraction, de son ancienneté et de la politique de l’assureur.
- Solutions et recours : se tourner vers des assureurs spécialisés, saisir le Bureau Central de Tarification (BCT) en dernier recours, ou engager une procédure d’effacement du B2 (recommandé avec un avocat spécialisé) pour un retour durable aux conditions normales.
Comprendre le lien entre casier judiciaire et assurance auto
Le monde de l'assurance automobile et celui de la justice pénale sont étroitement liés, bien plus qu'on ne l'imagine. Pour un assureur, chaque contrat est une évaluation du risque. Un conducteur ayant des antécédents judiciaires liés à la route représente un risque statistiquement plus élevé. C'est pourquoi ces informations, même si elles ne sont pas directement accessibles à l'assureur, jouent un rôle crucial dans la tarification et même l'acceptation d'un contrat.
Qu'est-ce que le casier judiciaire et que contient-il ?
Le casier judiciaire est un fichier informatisé qui recense les condamnations pénales prononcées par les juridictions françaises. Il est divisé en trois bulletins distincts, dont le contenu et les destinataires varient :
- Le Bulletin n°1 (B1) : C'est le relevé le plus complet. Il contient l'ensemble des condamnations et décisions de justice (y compris les compositions pénales ou les amendes forfaitaires délictuelles). Il est strictement réservé aux autorités judiciaires et ne peut jamais être délivré à un particulier ou à un assureur.
- Le Bulletin n°2 (B2) : Il comporte la plupart des condamnations pour crimes et délits, à l'exception de certaines décisions. Il est accessible à des administrations publiques et à certains employeurs privés pour des postes spécifiques (sécurité, contact avec des mineurs, fonction publique...). C'est ce bulletin qui est le plus souvent au cœur des préoccupations.
- Le Bulletin n°3 (B3) : C'est l'extrait le plus restreint, celui que vous pouvez demander pour vous-même. Il ne mentionne que les condamnations les plus graves (peines de prison de plus de 2 ans sans sursis, interdictions, déchéances...).
Un assureur ne peut jamais demander à consulter votre casier judiciaire, quel que soit le bulletin. En revanche, il est légalement en droit de vous poser des questions précises sur vos antécédents lors de la souscription.
Quelles infractions routières sont inscrites au casier ?
Il est essentiel de distinguer les contraventions des délits. Seuls les délits et les crimes entraînent une inscription au casier judiciaire. Les contraventions courantes, comme un excès de vitesse de moins de 50 km/h ou un non-respect d'un stop, ne figurent pas sur votre casier.
En revanche, les infractions suivantes, qualifiées de délits routiers, y seront inscrites :
- La conduite sans assurance : C'est un délit puni d'une amende pouvant aller jusqu'à 3 750 € et de peines complémentaires (suspension de permis, confiscation du véhicule...). Le paiement d'une amende forfaitaire délictuelle (500 €) constitue une condamnation et est donc inscrit au casier.
- La conduite sous l'empire d'un état alcoolique ou après usage de stupéfiants.
- Le délit de fuite après avoir causé un accident.
- Le refus d'obtempérer à une sommation de s'arrêter.
- La conduite malgré une suspension, une annulation ou une invalidation du permis de conduire.
- Les blessures ou homicides involontaires causés par un accident de la route.
- Le grand excès de vitesse (récidive d'un excès de vitesse de plus de 50 km/h).
Chacune de ces infractions signale un comportement à risque pour un assureur, ce qui explique leur impact sur votre contrat.
L'obligation de déclaration à votre assureur
La transparence est la pierre angulaire du contrat d'assurance. Le Code des assurances, dans son article L113-2, impose à l'assuré de répondre exactement aux questions posées par l'assureur dans le formulaire de déclaration du risque. Cette obligation s'applique à la souscription mais aussi tout au long de la vie du contrat.
Quand et quoi déclarer ?
Vous devez déclarer toute condamnation relative à une infraction au Code de la route qui entraîne une sanction administrative lourde, car elle est considérée comme une aggravation du risque. Cela inclut :
- Lors de la souscription : Le questionnaire d'assurance comportera des questions précises comme : "Avez-vous fait l'objet d'une suspension ou d'une annulation de permis au cours des 5 dernières années ?", "Avez-vous été condamné pour conduite en état d'ivresse ?". Vous devez y répondre avec la plus grande honnêteté.
- En cours de contrat : Si vous subissez une suspension ou une annulation de permis après avoir souscrit votre contrat, vous avez l'obligation d'en informer votre assureur par lettre recommandée dans un délai de 15 jours à compter du moment où vous en avez connaissance.

Les risques d'une fausse déclaration ou d'une omission
Tenter de dissimuler une condamnation à son assureur est une très mauvaise idée. Les conséquences peuvent être financièrement désastreuses et bien plus graves que l'augmentation de prime que vous cherchiez à éviter.
- La nullité du contrat (Article L113-8 du Code des assurances) : Si l'assureur découvre que vous avez intentionnellement caché une information essentielle (une "fausse déclaration intentionnelle"), il peut demander la nullité du contrat. Cela signifie que le contrat est considéré comme n'ayant jamais existé. Les primes que vous avez payées lui restent acquises et, plus grave, il ne couvrira aucun sinistre, même ceux survenus avant la découverte de la fraude. Vous devrez alors rembourser toutes les indemnités déjà versées.
- La réduction de l'indemnité (Article L113-9) : Si votre omission n'est pas jugée intentionnelle, le contrat n'est pas annulé. Cependant, en cas de sinistre, l'indemnité que vous recevrez sera réduite proportionnellement. Le calcul est simple : l'indemnité est diminuée en appliquant le rapport entre la prime que vous avez payée et celle que vous auriez dû payer si le risque avait été correctement déclaré.
- La résiliation du contrat : Même en l'absence de sinistre, si l'assureur apprend l'aggravation du risque (par exemple, une suspension de permis), il peut choisir de résilier votre contrat en respectant un préavis.
Quelles sont les conséquences concrètes sur votre contrat d'assurance ?
Une fois informé de vos antécédents judiciaires, l'assureur va réévaluer votre profil de risque. Plusieurs scénarios sont alors possibles, allant d'un simple ajustement tarifaire à un refus pur et simple de vous couvrir.
L'augmentation de la prime (surprime)
C'est la conséquence la plus fréquente. Pour compenser le risque aggravé que vous représentez, l'assureur va appliquer une "surprime". Le montant de cette majoration varie considérablement en fonction de plusieurs facteurs :
- La nature de l'infraction (une conduite sans assurance est vue différemment d'un homicide involontaire).
- L'ancienneté de la condamnation.
- Votre profil général (âge, expérience de conduite, bonus-malus...).
- La politique commerciale de la compagnie d'assurance.
Cette surprime peut parfois doubler, voire tripler, le montant de votre cotisation annuelle.
La résiliation de votre contrat par l'assureur
Si l'assureur estime que le risque est devenu trop important, il peut décider de résilier votre contrat. Cette résiliation pour "aggravation du risque" peut intervenir soit à l'échéance annuelle, soit 10 jours après vous avoir notifié sa décision s'il a découvert une omission de votre part. Être résilié par un assureur vous inscrit automatiquement dans le fichier des résiliations de l'AGIRA (Association pour la Gestion des Informations sur le Risque en Assurance), ce qui compliquera grandement vos recherches pour trouver un nouvel assureur.
Le refus de vous assurer
Si vous cherchez à souscrire un nouveau contrat avec un casier judiciaire mentionnant un délit routier, de nombreuses compagnies d'assurance traditionnelles refuseront tout simplement votre dossier. Elles ne sont pas tenues de justifier leur décision. Vous vous retrouverez alors face à une situation complexe, car l'assurance responsabilité civile est obligatoire pour pouvoir circuler.
Quelles solutions et recours pour les conducteurs concernés ?
Se voir refuser une assurance ou faire face à des primes exorbitantes n'est pas une fatalité. Des solutions existent pour permettre aux conducteurs ayant des antécédents de retrouver une couverture et, à terme, de normaliser leur situation.
Se tourner vers des assureurs spécialisés
Certaines compagnies d'assurance se sont spécialisées dans la couverture des profils "à risque" : conducteurs résiliés, fortement malussés ou ayant des antécédents judiciaires. Leurs tarifs sont généralement plus élevés que la moyenne du marché, mais elles offrent une solution pour obtenir la garantie responsabilité civile obligatoire et ainsi pouvoir utiliser votre véhicule en toute légalité.
Saisir le Bureau Central de Tarification (BCT)
Si, malgré vos recherches, vous ne parvenez pas à trouver d'assureur, vous pouvez vous tourner vers le Bureau Central de Tarification. Cet organisme paritaire a pour mission de contraindre une compagnie d'assurance (celle que vous aurez choisie) à vous accorder la garantie minimale obligatoire.
Attention, le BCT ne fait que forcer l'assurance à vous couvrir pour la responsabilité civile. Il fixe lui-même le montant de la prime, qui sera souvent élevé, et ne vous accordera pas de garanties complémentaires (vol, incendie, tous risques...). C'est une solution de dernier recours.
L'effacement du casier judiciaire : une solution sur le long terme
La solution la plus efficace pour ne plus subir les conséquences de vos erreurs passées est d'agir à la source : demander l'effacement de la condamnation de votre casier judiciaire. Plus précisément, il s'agit de faire une requête en effacement du Bulletin n°2 (B2).
Une fois la mention effacée du B2, vous pourrez légalement répondre "non" aux questions des assureurs concernant cette condamnation. Cela peut vous permettre de retrouver l'accès aux compagnies d'assurance classiques et à des tarifs normaux. La démarche, cependant, est une procédure judiciaire qui requiert de la rigueur. Un effacement peut être envisagé, mais son succès dépend de nombreux critères : la nature de l'infraction, son ancienneté, votre comportement depuis les faits, votre situation personnelle et professionnelle.
Avoir une condamnation inscrite sur son casier judiciaire pour un délit routier a des répercussions bien réelles sur votre assurance automobile. La transparence avec votre assureur est impérative pour éviter des conséquences encore plus graves. Heureusement, des solutions existent. Que ce soit en vous tournant vers des assureurs spécialisés, en saisissant le BCT ou, pour une solution plus pérenne, en engageant une procédure d'effacement de votre casier judiciaire, il est possible de surmonter cet obstacle et de reprendre la route en toute sérénité.
Mon assureur peut-il consulter mon casier judiciaire ?
Non, absolument pas. L'accès au casier judiciaire est strictement réglementé. Un assureur, en tant qu'entité privée, n'a accès à aucun des bulletins. Il base son évaluation uniquement sur les déclarations que vous faites en réponse à son questionnaire. C'est pourquoi votre honnêteté est fondamentale.
Toutes les infractions au Code de la route sont-elles inscrites au casier ?
Non. Seules les infractions qualifiées de délits par la loi sont inscrites au casier judiciaire (conduite sans assurance, sous l'emprise d'alcool ou de stupéfiants, délit de fuite, etc.). Les contraventions, même si elles entraînent un retrait de points (comme les excès de vitesse ou le non-respect d'un feu rouge), ne figurent pas au casier judiciaire.
Combien de temps une condamnation reste-t-elle sur le casier judiciaire ?
Une condamnation est effacée automatiquement du Bulletin n°2 après un certain délai, qui varie selon la nature de la peine (par exemple, 5 ans pour une condamnation unique à une peine d'emprisonnement inférieure à un an). Cependant, il est possible de demander un effacement anticipé par le biais d'une requête judiciaire, sans attendre ce délai de réhabilitation automatique.
Que faire si je ne trouve aucune assurance auto ?
Si vous essuyez plusieurs refus, la première étape est de contacter les assureurs spécialisés pour les profils à risque. Si cette démarche échoue également, votre dernier recours est de saisir le Bureau Central de Tarification (BCT), qui obligera une compagnie d'assurance à vous fournir la couverture minimale légale (responsabilité civile).
L'amende forfaitaire délictuelle pour conduite sans assurance est-elle inscrite au casier ?
Oui. Bien que cette procédure permette d'éviter un passage au tribunal, l'amende forfaitaire délictuelle est bien une réponse pénale à un délit. Son paiement équivaut à une reconnaissance de culpabilité et entraîne une inscription de la condamnation au casier judiciaire (Bulletin n°1 et le plus souvent Bulletin n°2).
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Nous vous aidons à comprendre les démarches pour effacer votre casier judiciaire. Nos conseillers sont disponibles pour vous orienter vers l’avocat le mieux adapté à votre situation.
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